Comment économiser sur le chauffage ?

Réduire sa facture de chauffage de 20 à 30 % ? Facile, il suffit de remplacer sa vieille chaudière par une installation économique. Vous hésitez devant la dépense ? Voici des pistes pour mieux se chauffer et faire des économies, que votre installation soit électrique, au gaz, au fioul ou au bois !

 

 

Bien isoler

Isoler est essentiel pour réaliser des économies conséquentes. Une mauvaise isolation pour une habitation standard, c'est 600 € de plus sur sa facture de chauffage et une tonne de CO2 dans la nature ! Pour isoler, il faut choisir des matériaux sains (chanvre, laine, coco…).

Que faire ? Consultez le Guide pratique isolation thermique de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).


A lire : Chauffage, isolation et ventilation écologiques de Paul de Haut, et Isoler écologique de Brigitte Vu aux éditions Eyrolles.

Chasser les courants d'air

Environ 30 % de la chaleur d'une maison s'échappe par de petites fissures et de petits trous. On peut les détecter en passant un bâton d’encens ou une bougie autour des fenêtres et des portes, et en observant si la fumée ou la flamme est repoussée par l'air entrant.

Que faire ? Equipez les seuils de porte d'un coupe-bise ou d’un bourrelet. Avant d’envisager de poser un double vitrage ou un survitrage, vous pouvez améliorer l’étanchéité à l’air des huisseries et des châssis de fenêtres en remplaçant simplement les joints. Le calfeutrement des fenêtres (joints, mise en place d’un rideau épais) peut permettre de réaliser une économie d’énergie évaluée en moyenne à 5 % en habitation collective et à 8 % en individuelle.

Fenêtres : double ou triple vitrage ?

Les fenêtres représentent jusqu'à 30 % des pertes de chaleur d'une maison de conception traditionnelle (une fenêtre perd jusqu'à 10 fois plus de chaleur qu'un mur de même superficie).

Que faire ? L'installation de double vitrage permet de diminuer la perte de chaleur causée par la condensation (la surface intérieure est plus froide avec un simple vitrage). En revanche, l'emploi du triple vitrage, dont le coût est près de 80 % supérieur à celui du double vitrage à gamme équivalente, ne s’impose pas (on frôle la "sur-isolation").
En attendant de pouvoir remplacer vos fenêtres simple vitrage, une simple feuille plastique de 3 mm d'épaisseur fixée sur les boiseries avec de l'adhésif double face permet de gagner 3 ou 4 degrés !

Gainer les tuyaux de chauffage

Pour réduire les déperditions d’énergie pendant le transport de la chaleur (entre votre chaudière et vos radiateurs, par exemple), il faut gainer les tuyauteries d’isolants thermiques.

Que faire ? Le plus simple est d’utiliser des manchons souples en mousse ou en fibres minérales. On peut aussi utiliser, de manière plus écologique, des isolants à base de laine de mouton ou de chanvre. Pour être efficace, l’épaisseur de l’isolant doit être de 2 à 3 cm. On peut se dispenser d’isoler les canalisations qui passent dans les cloisons des pièces chauffées.

Entretenir ses radiateurs

L’air contenu dans les radiateurs doit être purgé régulièrement, et au plus tard quand ils se mettent à gargouiller. Veillez à ce que les rideaux ne passent pas devant le radiateur, et évitez de mettre du mobilier devant.

Vous pouvez en revanche fixer des feuilles métalliques isolantes sur le mur derrière le radiateur : elles permettront de renvoyer la chaleur émise dans la pièce et éviteront de surchauffer le mur. En effet, un mur chaud constitue une "masse" de chaleur restituable pendant quelques heures, mais si le mur est surchauffé, la chaleur le traverse et se disperse à l’extérieur de l’habitation. Cette précaution est inutile si les murs sont isolés.

Quelques gestes simples

- Fermer volets et rideaux durant la nuit.
- Baisser la température du chauffage en cas d’absence d’un ou plusieurs jours, ou mettre le chauffage en mode "hors-gel".
- Faire entretenir le système de chauffage par un spécialiste avant de le rallumer.
- Changer les filtres plus souvent s’il y a des animaux à poils dans la maison.
- Régler la chaudière à une température entre 50 °C et 60 °C.
- Moduler le chauffage en fonction des pièces (1 °C en moins permet d’économiser 7 % d’énergie !) : pièce principale à 20 °C, chambre à 17 °C

Chauffage électrique : rayonnants et thermostat

 Pour le chauffage électrique, choisir des radiateurs à panneaux rayonnants et à échangeurs thermiques, qui stockent la chaleur et la redistribuent (même quand ils sont en mode veille). Pensez également à installer un thermostat pour garder une température constante, cela évitera que les radiateurs se coupent et se rallument de manière intempestive.

Le chauffage électrique est propre dans son utilisation (pas d'émission de CO2). Mais sa production (à 80 % d'origine nucléaire) génère, outre des déchets radioactifs, des gaz à effet de serre (6 % de l'électricité est produite par des centrales thermiques, selon l'Ademe).

Fioul : économe et adaptable

 Les progrès technologiques ont permis de réduire la consommation annuelle de fioul domestique d’une habitation de 3 100 à 1 800 litres, réduisant de ce fait les rejets de CO2 de 8,3 à 4,8 tonnes/an, soit une diminution de 40 %.
Le fioul domestique s’associe parfaitement aux autres énergies (on peut coupler l’installation avec une chaudière à bois ou des panneaux solaires), ce qui permet de réduire les factures et de préserver l’environnement. En remplaçant une chaudière standard par une chaudière fioul domestique "très basse consommation" (à condensation), on réalise de 30 à 40 % d’économies.

Gaz naturel : l'un des moins chers

Le gaz naturel est l'une des énergies conventionnelles les moins chères. Le programme Dolce Vita de GDF conseille, entre autres, d'opter pour un appareil de régulation qui gèrera la consommation d'énergie, ou pour des robinets thermostatiques sur les radiateurs, qui permettront d’affiner la température de chaque pièce.

Pour les surfaces habitables moyennes, le thermostat d'ambiance permet d'obtenir une chaleur identique partout. Pour les grandes surfaces, le thermostat avec sonde extérieure détecte les variations climatiques et adapte le chauffage en conséquence.

Chauffage collectif : les répartiteurs

Dans un immeuble, la pose de répartiteurs (appareils posés sur chaque radiateur pour évaluer la chaleur dispensée) incite les habitants à moins gaspiller le chauffage, chacun réglant sa propre consommation, et permet une économie de consommation d'énergie de 10 à 20 % selon les cas.

L'individualisation des frais de chauffage concerne les logements chauffés collectivement, soit près de 5 millions de logements en France. Au total, l'équipement de l'ensemble du parc permettrait d'économiser 2 millions de tonnes de CO2 par an, selon l’Ademe.

 Bien stocker son bois

Le pouvoir calorifique d’un bois vert ou fraîchement coupé est à peu près de 2,3 kWh/kg, contre 4,3 kWh/kg pour du bois séché à l’air libre. Plus il y a d’humidité, plus son évaporation consomme de l’énergie et moins il y a de chaleur produite pour la maison. La consommation de bois peut ainsi passer du simple au double.

Que faire ? Pour bien faire sécher le bois, il faut le fendre, le stocker dans un endroit ventilé, ne pas le recouvrir d’une bâche en plastique, le protéger plutôt d’une tôle ondulée. Le bois supporte la pluie (la pluie lave le bois de son tanin, qui encrasse la vitre du poêle ou de l’insert) mais il faut le faire sécher un mois avant de le brûler.